Une maison de retraite de la famille Liogier devant la justice à Compiègne.
L’établissement, situé dans le Val d’Oise, est en grève depuis janvier. Les salariées ont saisi le juge des référés face à leur direction. Délibéré le 7 avril.
Les grévistes de l’Ehpad du Château de Neuville ont reçu, ce jeudi, le soutien de salariés du Compiégnois, à l’appel de la CGT.
« On lâche rien ! » Au son des paroles de HK et drapeaux de la CGT au vent, une dizaine de salariées en grève de l’Ehpad du Château de Neuville ont dansé, ce jeudi 17 mars, sous les fenêtres de la Villa Epinomis, institution qui accueille les personnes dépendantes à Compiègne. Car leur établissement situé dans le Val d’Oise appartient à la société familiale Epinomis, gérée par les Compiégnois Antoine et Marie-Anne Liogier, président et directrice générale du groupe qui compte également dans la Cité impériale, la maison de retraite Saint-Régis.
Une démonstration de motivation de ces aides soignantes et de ces infirmières après le bras de fer mené avec leur direction devant le tribunal de Compiègne. Ces grévistes ont saisi le juge des référés afin de faire reconnaître les prérogatives du comité social et économique (CSE), dans leur établissement.
Un débrayage toujours en cours, depuis 74 jours
« Le 21 décembre – notez-le, seulement quelques jours avant Noël – le personnel concerné a reçu, en recommandé, les nouveaux plannings à compter du 3 janvier. Et ce sans consultation du CSE, en violation totale des droits de ce dernier », a plaidé leur avocate Me Clémentine Journet, qui défend ce dossier aux côtés de Me Mounir Bourhaba du barreau de Paris. Devant le refus de la direction d’organiser un CSE extraordinaire, les salariées se sont mises en grève le 3 janvier. Un débrayage toujours en cours, depuis 74 jours.
Pour l’avocat du groupe Epinomis, Me Benoît Dehaene du barreau de Paris, la consultation du CSE n’est obligatoire que dans les entreprises de plus de 50 salariés. Or, « l’effectif de l’Ehpad du Château de Neuville frôle les 40 équivalents temps plein (…) ; l’emploi de CDD remplaçants, parfois pour un jour, c’est l’essence même de la façon dont est organisé un Ehpad. » Sur les bancs du prétoire, les représentantes des salariées s’agitaient : « Mensonges ». Leur avocate avait anticipé cette ligne de défense : « Sur le site, 80 personnes travaillent ; mais elles seraient moins de 50 pour le calcul de représentation ! » Et de dénoncer des documents « lacunaires » fournis par la direction, sans mention des motifs de recrutement des CDD et en totale contradiction avec la liste pour les élections prud’homales, l’estimation du commissaire aux comptes de la société ou encore les calculs de l’inspection du travail.
Marielle Martinez
Source : https://premium.courrier-picard.fr/id288681/article/2022-03-17/une-maison-de-retraite-de-la-famille-liogier-devant-la-justice-compiegne
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